Comment procéder pour aménager une prairie dans son jardin ?
1) Trouver le bon emplacement
Mettre en place une prairie fleurie est une opération assez simple et peu coûteuse, cependant pour s’assurer d’un résultat satisfaisant, il faut tenir compte des caractéristiques du sol, de la pente et de l’exposition. De manière générale, les sols maigres et infiltrant facilement l’eau sont plus favorables pour accueillir des prairies fleuries diversifiées. Les secteurs secs et très exposés au soleil (talus en pente et orienté au sud) sont à privilégier. Ils favoriseront la plus grande diversité de fleurs et fourniront un habitat adapté pour de nombreux insectes.
2) Soigner la préparation du sol
Afin de réussir son semis, le sol doit être préparé plusieurs mois à l’avance. La première intervention peut être réalisée dès la fin de l’automne avec un labourage du sol assez profond qui permettra d’éliminer la végétation existante. Dans un jardin, ce travail peut être réalisé à la bêche si la surface n’est pas trop grande ou à l’aide d’une fraise louée chez un paysagiste.
Un deuxième et un troisième travail du sol plus superficiel (5 à 10 cm de profondeur) sera réalisé après avoir laissé reposer le sol au moins 4 à 6 semaines. Il permettra d’éliminer un maximum la reprise des graines présentes dans le sol qui pourraient concurrencer la future prairie.
3) Sélectionner le bon mélange de graines
Le semis interviendra généralement dès le mois d’avril sur un sol propre sans végétation apparente. Il peut être réalisé sur la base d’un mélange ou en utilisant une prairie de bonne qualité (technique de la fleur de foin) située à proximité :
- Dans le cas d’un mélange grainier, constitué d’espèces locales, le semis peut être effectué à la volée. Le sol doit ensuite être passé au rouleau pour mettre les graines en contact avec la terre. Attention à ne pas arroser après le semi.
- Dans le cas de la fleur de foin, le semis intervient plus tard (dès mi-juin) lorsque la prairie source a produit des graines. Il suffit de faucher une surface tôt le matin et d’épandre directement le foin sur le sol. Les graines se déposeront naturellement et le foin protègera le sol du soleil.
4) Adapter l’entretien
L’entretien d’une prairie fleurie n’est pas compliqué mais nécessite des outils appropriés. Les robots-tondeuses ne sont en effet pas adaptés lorsque l’herbe est trop haute. On leur préférera, par ordre de préférence, la faux (idéale mais pas toujours facile à manier) ; une tondeuse traditionnelle réglée sur une hauteur de coupe supérieure à 7 cm (si la végétation n’est pas très dense) ; ou une débrousailleuse à lame (éviter les débroussailleuses à fil qui abiment la surface du sol et créent un feutrage avec le temps).
La première année, on procédera à une coupe de nettoyage dès que le sol est caché par la végétation et que les adventices atteignent environ la hauteur du genou. Par la suite, les prairies se fauchent une à trois fois par année. Dans la plupart des cas, une première fauche est effectuée au mois de juin et la seconde entre septembre et octobre. Ce mode d’entretien offre suffisamment de possibilités aux différentes espèces de plantes et d’insectes pour compléter leur cycle, ce qui permet de garantir un équilibre sur le long terme. Afin d’éviter d’enrichir le sol, on prendra soin de ramasser le foin et de le valoriser ailleurs (par exemple, comme compost). On attendra quelques jours avant d’effectuer le ramassage afin de laisser le temps aux insectes de quitter les lieux et aux graines de se répandre au sol.
Les prairies fleuries constituent des milieux essentiels pour la biodiversité dans les villes et villages. Du fait de leur diversité floristique, elles sont très favorables à la faune, en leur offrant un habitat et des ressources alimentaires. Les insectes et notamment les papillons, les criquets et sauterelles en sont les principaux bénéficiaires. La raréfaction des prairies menace ces petites bestioles qui ne trouvent plus de refuge et, par effet domino, fragilise l’intégralité de la chaîne alimentaire. Les insectes sont en effet à la base de l’alimentation de nombreux oiseaux et mammifères.