L’association Région Morges a présenté son programme de législature. Un document qui liste plusieurs mesures de lutte contre le réchauffement climatique.
À l’instar de chaque Municipalité au début de son mandat, l’association Région Morges (voir encadré) s’est elle aussi dotée d’un programme de législature qu’elle a dévoilé le 23 février. Celui-ci a un totem, la transition écologique, qu’elle compte mener à travers les thématiques de l’environnement, de la mobilité et de l’urbanisme. «Il n’y a pas besoin de lire quinze fois le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour comprendre que les façons de vivre, de se déplacer et de construire sont ce sur quoi nous avons le plus d’impact face à l’urgence climatique», justifie Jerome De Benedictis, syndic d’Echandens et président du comité de Région Morges.
Priorité aux bus
Dans les objectifs cités, on trouve par exemple la multiplication par cinq des déplacements de mobilité douce d’ici 2026. Pour l’accomplir, Région Morges et ses dix communes comptent réaliser environ 30 km d’aménagements et une augmentation du nombre de places de stationnement pour les vélos. «Ici, on part de loin; en termes de répartition modale, on est à 10 % sur les transports publics, 5 % sur la mobilité douce, ce qui signifie 85 % pour la voiture. Mais pour que les gens n’aient plus ce réflexe de prendre la voiture, il faut leur mettre à disposition ces aménagements et une offre de transport en commun efficace», justifie Charlotte Baurin, urbaniste et directrice de l’association Région Morges.
L’association compte d’ailleurs sur une mesure phare pour augmenter les déplacements en transport public. «Le seul levier d’action que nous avons, c’est équiper la totalité des carrefours à feu de système de priorisation bus. Ça sera normalement le cas d’ici 2026, poursuit Charlotte Baurin. Le but est de rendre le trafic plus fluide pour des gens qui habitent dans des communes moins bien desservies et de ne surtout pas opposer les modes de transport entre eux.»
Plus d’arbres
Le deuxième volet du programme de législature présente quelques pistes pour rendre le territoire plus adapté au réchauffement du climat. Parmi elles, la multiplication par trois du nombre d’arbres d’ici 2050. «Cela ne pourra pas se faire uniquement sur le domaine public; une sensibilisation des privés est nécessaire. D’autant qu’il y a actuellement une tendance à la minéralisation des jardins qui n’est pas adéquate face au défi climatique», explique l’urbaniste. «Jusqu’à maintenant, l’arbre n’était vu que comme un ornement. Quand il ne nous plaisait plus, on le tronçonnait tandis qu’aujourd’hui, il est devenu notre allié. Il peut nous permettre d’avoir des trottoirs plus ombragés lors des prochains étés qui seront forcément plus chauds», rajoute Jerome De Benedictis.
Les rivières auront aussi leur rôle à jouer puisqu’au moins 400 m de cours d’eau devraient être remis à ciel ouvert d’ici 2026. «Il s’agit du Blétru, du Bief et de la Maraîchère. Un projet qui aura un impact fort sur l’air ambiant», explique Charlotte Baurin.
Panneaux solaires ou encore usage respectueux de l’espace agricole font également partie des priorités de l’association Région Morges d’ici 2026. Mais ce sera finalement aux municipalités de convaincre leur Conseil communal de mettre en place les mesures annoncées. «Le but est maintenant que les gens s’imprègnent de ce document et qu’il titille leur curiosité», défend Jerome De Benedictis.
Les prochains conseils des communes de l’association seront à scruter de près.
QUINZE ANS CETTE ANNÉE
C’est en 2008 qu’a été constituée l’association Région Morges. Depuis, elle vise la mise en place d’un projet de territoire intercommunal, respectant les enjeux locaux et répondant aux objectifs des planifications du Canton. Aujourd’hui, dix communes font partie de l’association. Il s’agit de Denges, Echandens, Echichens, Lonay, Lully, Lussy-sur-Morges, Morges, Préverenges, Saint-Prex et Tolochenaz. «Région Morges ne dispose pas d’un pouvoir décisionnel, mais elle occupe plutôt un rôle de facilitateur dans la réalisation de projet», précise le président du comité Jerome De Benedictis.