L'association Région Morges aide les communes à promouvoir la diversité des espèces. Un catalogue de mesures a été publié.
On en entend parler un peu partout. Depuis la publication en octobre d’un rapport alarmant du WWF, la biodiversité est au centre des préoccupations. Beaucoup ont ainsi pu prendre conscience du dramatique déclin de la variété des espèces vivantes. Entre 1970 et 2014, les populations de vertébrés – poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles – ont notamment chuté de 60 % au niveau mondial. En Suisse, le constat est tout aussi inquiétant puisque la moitié des milieux naturels et un tiers des espèces sont menacés.
Si des scientifiques et diplomates de 132 pays sont actuellement réunis à Paris pour adopter la première évaluation mondiale des écosystèmes depuis près de 15 ans, on a également décidé de se saisir du problème à l’échelle du district. Plusieurs communes ont lancé des initiatives. C’est aussi le cas de Région Morges qui vient de publier un « Plan sectoriel Biodiversité ». Un document qui concerne Morges, Denges, Echandens, Echichens, Lonay, Lully, Lussy-sur-Morges, Préverenges, Saint-Prex, Tolochenaz et Chigny. « Le but est de fixer le cadre de l’intervention des collectivités pour la promotion de la biodiversité en matière d’aménagement du territoire, détaille Guillaume Raymondon, ingénieur territorial et chargé de communication au sein de l’association régionale. Une vingtaine de mesures pouvant être mises en place ont été identifiées ».
Zones humides
Une douzaine des actions en question sont ponctuelles. Il s’agit par exemple de la mise en place de petites structures favorables aux poissons (épis, blocs, sous-berges, etc.) dans le lit de la Morges visant une diversification en termes de courant, de substrat ou de caches. Egalement de remettre à ciel ouvert certains ruisseaux tels que Le Blétruz (entre Lully et Chigny) ou les Cheneaux (Saint-Prex). Citons encore la volonté de créer et de renouveler des mares forestières au bois humide de Bon Boccard (Saint-Prex), au bois de la Loge (Lonay) ou au marais à Bise (Echichens). « Le tiers des mesures restantes concernant des thématiques générales comme la revalorisation du patrimoine arboré en milieu urbain, la biodiversité en zone de villas ou l’optimisation de l’éclairage public et privé », ajoute Guillaume Raymondon.
Pour chaque action, un certain nombre d’espèces cibles sont identifiées. De la grenouille rousse à la truite de rivière, en passant par le grèbe huppé, le triton palmé, le torcol fourmilier, le martinet noir ou le criquet mélodieux, une quinzaine d’êtres vivants figurent parmi elles.
Place à la pratique
L’outil est désormais à disposition des onze communes membres de Région Morges ainsi que des propriétaires privés. La balle est dans leur camp pour initier les différents projets, en pouvant parfois compter sur l’appui de l’Etat de Vaud ou de Région Morges. « L’ensemble de notre démarche a été réalisée en étroite collaboration avec les autorités, précise Guillaume Raymondon. Nous sommes allés discuter avec toutes les municipalités qui se sont montrées en grande majorité très sensibles à la thématique.
Raphaël Cand – Journal de Morges